Jack Donoghue ARP
1916 – 2001
Calgary, Alberta

Faits saillants de carrière
Jack Donoghue a été l'un des doyens des relations publiques au Canada. Il a aussi été un nageur et un plongeur médaillé, un pilote privé et un joueur de football accompli refusant même un contrat avec les Blue Bombers de la Ligue canadienne de football afin de poursuivre sa formation universitaire.
Né en 1916 à Kingston en Ontario, Jack a grandi à Winnipeg. Son premier choix de carrière était la médecine, mais les coûts surpassant ses moyens à la suite de la Grande dépression, il a décidé de suivre ses études à l'Université du Manitoba (Collège St-Paul), y obtenant un baccalauréat en anglais et en philosophie en 1939. Jack a travaillé comme reporter et rédacteur en chef à la British United Press (anciennement UPI) à Vancouver et Winnipeg de 1935 à 1942, durant et après ses études universitaires.

En juillet 1042, durant la Seconde guerre mondiale, il s'est joint à l'Armée canadienne comme simple soldat et, cinq mois plus tard, obtenait le grade d'officier en étant transféré en Grande-Bretagne.

Jusqu'au Jour J, il a œuvré uprès du Corps expéditionnaire des forces alliées  au quartier général du Commandement suprême des forces alliées, et a été l'un des architectes du système qui a communiqué les nouvelles et les séquences de film des plages de Normandie au monde entier dans les heures qui ont suivi le débarquement. Ces séquences canadiennes de film sur le débarquement tournées par l'unité du film et de la photo de l'Armée canadienne ont été les premières images du Jour J montrées dans les cinémas du monde entier.

En août 1944, Jack a été muté dans le nord-ouest de l'Europe comme officier d'escorte, amenant les correspondants et photographes au front et préparant les points de presse des hauts commandants militaires. Sa dernière assignation durant la guerre l'a été à titre de rédacteur en chef adjoint du journal de l'Armée canadienne, La feuille d'érable.

Il est revenu à Winnipeg en juin 1945, a été promu capitaine et a agi comme officier de relations publiques dans les quartiers généraux de l'Armée. En 1946, il a obtenu son brevet de pilote après avoir réussi le cours de parachutisme de l'armée.
En 1950, lors des inondations dévastatrices au Manitoba, Jack a coordonné l'information et les relations publiques de l'Armée qui a collaboré aux opérations d'urgence en soutien aux autorités civiles. L'année suivante, il a été promu major et a pris la direction de l'unité No 1des relations publiques de l'Armée canadienne, établie à Winnipeg, à titre d'officier en chef.

Jack est retourné en Europe en 1954 comme officier en chef de l'unité No1 des relations publiques de l'Armée canadienne auprès des forces d'occupation armées établies à Soest en Allemagne. À son retour au Canada, il a suivi des cours et a été diplômé du collège d'état-major de l'Armée canadienne de Kingston en 1956 et a été assigné à la direction des relations publiques (Armée) aux quartiers généraux de l'Armée à Ottawa.

En 1960, il a été promu lieutenant-colonel  et a été détaché au bureau du Conseil privé à l'Organisation des mesures d'urgences afin d'élaborer le plan d'urgence des Services d'information publique en temps de paix et de guerre, plan qu'il a terminé en 1963. Jack est par la suite retourné au sein de l'Armée et en 1964 a été nommé directeur des Relations publiques (Armée).

Un an plus tard, il a été libéré dans les honneurs et s'est joint au ministère de la Main-d'œuvre et de l'Immigration du gouvernement fédéral à Ottawa à titre de sous- directeur, Services de l'information.

En 1968, Jack a été prêté au Conseil du Trésor afin de participer au développement d'un programme d'affectation de carrière pour la fonction publique fédérale avant d'assumer le poste de directeur des Services d'information du ministère de l'Énergie, des Mines et des Ressources en 1970.

En 1972, il a une fois de plus été prêté au Conseil du trésor afin de produire un plan de carrière et d'orientations  en matière de main-d'œuvre destiné aux chefs de l'information du gouvernement fédéral, que l'on a nommé le Rapport Donoghue. Ce rapport est toujours utilisé 35 ans après sa publication.

Jack a quitté la fonction publique en 1973 pour déménager à Calgary où il s'est joint à l'agence de publicité et de relations publiques Williams & Johnson Ltd. (FWJ) dirigée par John Francis où il a agi comme directeur, Relations publiques, et a rapidement été promu vice-président, Relations publiques. En 1881, Jack a pris une semi-retraite, tout en maintenant ses liens avec FWJ en tant que conseiller principal.

Au cours de ses 20 ans de retraite, Jack a écrit deux livres, The Edge of War, publié en 1988, sur ses expériences en temps de guerre à titre de chef des relations publiques de l'Armée canadienne et PR: 50 Years in the Field, publié en 1993, sur les événements clés de l'histoire des relations publiques à laquelle il a pris part.
En 2000, Jack a joué un rôle important dans la mise au point de la première exposition de PR in War au Musée des régiments à Calgary et par la suite au Musée provincial d'Edmonton (aujourd'hui, le Musée royal de l'Alberta). L'exposition racontait l'histoire du courage, de la compétence et du patriotisme des unités de relations publiques, de l'unité du Film et de la Photo de l'Armée canadienne et des correspondants de guerre de la Seconde guerre mondiale qui ont joué un rôle important dans l'établissement d'un lien crédible entre les soldats au front et les gens resté à la maison au Canada.

Réalisations et distinctions majeures
  • Stratégie d'information et de relations publiques de l'Armée, Inondations au Manitoba, 1950
  • Plan d'urgence des Services d'information publique, gouvernement du Canada, 1963
  • Programme d'assignations de carrière pour la fonction publique fédérale, 1968
  • Prix du mérite de la fonction publique fédérale, 1972
  • Prix des réalisations exceptionnelles de la Société canadienne des relations publiques, 1974
  • Écusson du Service public de la Société canadienne des relations publiques, 1991
  • Auteur de The Edge of War, 1988, Detselig Enterprises ISBN 0-920490-75-1
  • Auteur de PR: Fifty Years in the Field,1993, Dundurn Press ISBN1-55002-164-8
Services professionnels et à la communauté
  • Société canadienne des relations publiques
  • Chevaliers de Colomb
  • Association des correspondants de guerre du Canada
  • Mess des officiers du Lord Strathcona's Horse
  • Mess des officiers de l'infanterie légère canadienne Princess Patricia
  • The Royal Canadian Military Institute
PENSÉES SUR JACK
Jack Donoghue était la personnification même de l'éthique et un solide défenseur de l'éducation et du développement de carrière. Il était universellement admiré pour sa patience, sa détermination inébranlable, sa foi dans les aptitudes de la jeunesse, son mentorat et sa volonté de toujours être prêt à aider.
Il a été un homme en avance sur son temps. Il a été diplômé universitaire en 1939 à une époque où plusieurs ne complétaient pas un cycle secondaire. Il a mis l'accent sur l'éducation de ses trois filles alors qu'on invitait les femmes à se marier et à se passer d'une carrière pour avoir rapidement des enfants.
Jack a encouragé et mentoré de jeunes praticiens des relations publiques, les guidant, conseillant, dirigeant et cultivant leurs carrières, les assignant à des projets pour développer leur pensée et leur permettant de mettre au point de nouvelles aptitudes, et de croître professionnellement et personnellement. 
Son fils Tom a été l'un d'eux, suivant les traces de son père en abordant les relations publiques par la porte du journalisme et en travaillant pour le gouvernement fédéral à Ottawa, dans le monde des entreprises et de la consultation. Sa belle-fille, Judi Gunter, ARP, FSCRP, en a été une autre.
« Tous devraient avoir un mentor pour les encourager, que ce soit sollicité ou non. Jack a été mon mentor… une vraie  leçon de vie pour moi... qui m'a permis de constater que dans la profession, il y a de nombreux champs de pratique dans lesquels exercer et s'ouvrir à de nombreux défis à travers lesquels gagner en profondeur et croître intellectuellement. »

À la retraite, Jack a écrit deux livres et à 75 ans est entré gaillardement dans l'ère des ordinateurs… effectuant ses opérations bancaires en ligne quand tous en étaient encore à maîtriser l'utilisation d'une souris.

Quand son épouse adorée, Colleen, est décédée après 56 ans de mariage, il a été dévasté, mais a fait appel à sa volonté de fer pour continuer et préserver son indépendance jusqu'à la fin.

En 1973, il a posé un geste courageux en quittant le gouvernement pour le secteur privé et se joindre à la firme réputée de relations publiques et de publicité, Francis, Williams & Johnson (devenue depuis FWJ Communications) à Calgary en Alberta et y connaître du succès.

« Jack s'est adapté facilement à servir une grande quantité de petits clients dans un environnement rude où il fallait concurrencer d'autres firmes pour capturer de nouvelles affaires. Il a apporté énormément à la firme, partageant son expérience en relations publiques acquise au service du Canada pour le compte de divers ministères.

Il s'est avéré un formidable mentor pour les jeunes consultants, partageant généreusement son expérience et prodiguant ses encouragements constructifs au consultants en devenir. Jack a offert un exemple tout en finesse aux membres de la profession des relations publiques partout au Canada. »
(John Francis ARP, FSCRP)

Au cours de la nuit de son décès en 2001, Jack planifiait encore un grand dîner de famille avec traiteur dans sa maison. Peu de temps avant qu'il ne nous quitte, il a trouvé le moyen de soupirer : « n'annulez pas le dîner. » 

 Jack Donoghue, héros de football et pro des relations publiques, nous a passé le flambeau. Il a encore beaucoup à offrir aux spécialistes des relations publiques par son exemple et ce trésor d'observations et de conseils que l'on retrouve dans son livre, PR Fifty Years in the Field.
 
Le socle des bonnes relations publiques :
« Le succès des dirigeants des relations publiques se mesure à l'éthique et à l'efficacité dans la collaboration avec les autres, particulièrement les médias. Les jugements du public se forment à partir de l'information disséminée… pour que ces jugements soient sains, l'information doit être fondée sur les faits, de façon  juste et impartiale. »

L'avenir des relations publiques
« Les changements les plus radicaux (en relations publiques) tiennent à la façon de traiter, stocker et diffuser l'information. Toutefois, le plus important changement pour ceux qui œuvrent en relations publiques émanera des attentes de plus en plus élevées à l'égard du professionnalisme. Une formation académique plus poussée formera des dirigeants hautement compétents en recherche, communications, éthique et sur le plan de la théorie et de la pratique des relations publiques… Peu importe l'avenir, une constante demeurera, le regard critique posé sur les relations publiques dans les secteurs public et privé par l'opposition gouvernementale, les médias et le public. Jusqu'à présent, les relations publiques ont été à la hauteur de ce regard et devront s'y maintenir. »

Réflexions de Jack sur sa carrière
« Les relations publiques m'ont permis de travailler avec de nombreuses personnes de talents et d'apprendre de celles-ci, d'en arriver à une meilleure appréciation du Canada en servant au-delà des frontières, en contribuant au développement de jeunes praticiens, en participant aux efforts du maintien de la paix, en apprenant de la profession médicale grâce à la clientèle des hôpitaux et en assistant de près aux activités du gouvernement fédéral. »